L'agriculture a pour mission (Constitution fédérale, art. 104), d'une part, d'approvisionner la population en denrées alimentaires saines et de qualité à des prix avantageux et de se prémunir contre les périodes d'approvisionnement perturbé. D'autre part, elle doit préserver les bases naturelles de la vie, entretenir le paysage rural et contribuer à une occupation décentralisée du territoire. Ces deux derniers aspects concernent tout particulièrement la production fourragère en raison de l'importance des surfaces qu'elle occupe.
De plus en plus de personnes souhaitent une agriculture aussi «naturelle» et respectueuse de l'environnement que possible. Le paysage cultivé doit être varié et présenter, à côté des prairies grasses d'aspect vert plutôt uniforme, des prairies riches en espèces. Ceci afin de valoriser le paysage en tant que zone de détente et d'habitat pour une faune et une flore diversifiées.
La population suisse accorde une grande importance à la garantie du revenu des agriculteurs par des contributions complémentaires indépendantes du rendement pour les prestations écologiques (paiements directs). C'est la raison pour laquelle des bases légales ont été créées dans les années 1990. C'est pourquoi des bases légales ont été créées dans les années 1990. Depuis, plus de 95 % des exploitations agricoles fournissent les prestations écologiques requises.
Les agriculteurs qui gèrent des prairies peu intensives ou extensives, plus riches en espèces, reçoivent des paiements directs s'ils respectent certaines conditions d'utilisation et/ou remplissent des critères de qualité et de mise en réseau importants pour le site et la biodiversité. Des modèles de contribution destinés à rémunérer les prestations d'entretien du paysage existent depuis des années.
Depuis 2014, la Confédération encourage spécialement le système de «Production de lait et de viande basée sur les herbages» par le biais de paiements directs spécifiques. Avec cette incitation, elle met l'accent sur les avantages écologiques des prairies et veut donner un avantage à l'utilisation efficace des prairies et des pâturages pour la production de lait et de viande par rapport à une production à base de maïs ensilé et de concentrés. Ceux qui nourrissent leurs animaux de rente principalement avec des fourrages grossiers - et qui de plus ont une ration annuelle composée en grande partie de fourrages issus des prairies et des pâturages - peuvent bénéficier de ces paiements. Jusqu'à présent, ce programme n'a pas permis de réduire les surfaces de maïs, mais il a empêché leur extension sur des sites non appropriés. De plus, la consommation d'aliments concentrés s'est stabilisée dans les exploitations du programme, alors qu'elle a continué d'augmenter dans les autres.
La tendance parmi les consommateurs à demander davantage de produits portant une indication de provenance ou de mode de production se poursuit.
Pour ce qui concerne les engrais de ferme, la population voit plutôt des risques potentiels pour l'environnement et des nuisances olfactives, plutôt que leur qualité d'engrais naturel et leur importance pour des cycles fermés d’éléments nutritifs.
